L'échappée du silence
Seul-en-scène de Carine Kasparian
Regard extérieur : Michel Levesque
Au commencement, il y a le silence. Un silence qui contient toutes les mélodies du monde. Un silence qui contient la vie. C’est de ce silence qu’est né ton chant. Limpide, transparent, ce chant te berçait déjà dans le ventre de celle qui te portait. T’en souviens-tu ? A chacun le sien. Moi, enfant, j’ai longtemps entendu murmurer le chant au creux du silence. Puis, j’ai grandi et j’ai oublié. Il y a eu trop de bruit et le silence est devenu cri.
Et il y a ceux qui se souviennent. On les nomme les différents, les bizarres, les divergents. Chacun d’eux porte une énigme qui interroge le monde. Il y a cet enfant né de l’aurore qui parle en note de musique. Est-ce que quelqu’un le comprend ? Et cette mendiante née du crépuscule qui rit aux éclats sous le soleil brulant, est-ce vrai qu’elle a vécu trois vies ? Et toi Odette, la sage-femme qui n’a plus d’âge, qui es-tu ? Il paraît que tu ne vieillis plus depuis que tu connais le secret des naissances.
Dans l’échappée du silence, nous irons à la rencontre de celles et ceux qu’on appelle dans le bruit du jour les étranges et qui, pourtant au cœur du silence de la nuit, dans leur chant révélé, deviennent des êtres lumineux, porteurs de vérité.